Baromètre QUALITEL 2017 : Les Français face au bruit

Les Français déclarent presqu’unanimement entretenir de bonnes relations avec leurs voisins. Une (grosse) ombre au tableau néanmoins, susceptible de ternir les relations : les nuisances acoustiques, aggravées quand les logements sont de faible qualité. Entre voisins, on s’entend bien, mais parfois un peu trop bien.

Une immense majorité des Français (85 %) affirment entretenir de bonnes relations avec leurs voisins

Elles sont même « très bonnes » pour 38 % des personnes interrogées. Seuls 7 % estiment que leurs relations avec leurs voisins ne sont pas bonnes.

La tendance est ultra-majoritaire quelles que soient les catégories de population interrogées, même si des nuances existent : ainsi les + de 60 ans, les habitants de communes rurales et les occupants de maison sont plus nombreux que la moyenne à avoir de « très bonnes » relations avec leurs voisins (respectivement 51 %, 44 %, 43 %). A contrario, les moins de 25 ans, les habitants de l’agglomération parisienne et les occupants d’appartements sont nettement moins nombreux à avoir des très bons rapports avec leurs voisins (respectivement 26 %, 30 %, 28 %).

Le bruit, responsable numéro 1 des mauvaises relations entre voisins

Tout n’est pas pour autant rose entre riverains. Ainsi 30 % des Français – et 42 % des occupants d’appartements – reconnaissent avoir déjà connu des tensions avec leurs voisins pour des problèmes liés au bruit. Un chiffre qui monte à 69 % pour ceux qui déclarent avoir de mauvaises relations avec leurs voisins, preuve que les nuisances sonores sont la première cause des conflits de voisinage.

Pour autant, les Français adaptent leur comportement pour maintenir la paix entre voisins. Ainsi, beaucoup d’occupants des appartements indiquent qu’il leur arrive de baisser le volume de la télévision ou de la musique (70 %) ou de renoncer à l’organisation d’une fête/soirée (35 %), pour éviter de déranger leur voisinage.

La mauvaise isolation acoustique, une "plaie" qui affecte un tiers des personnes

Les nuisances sonores ne sont pas seulement le fait de comportements tapageurs, loin de là, elles sont causées ou amplifiées par un défaut d’isolation acoustique des logements. Les Français qui ont déjà eu des tensions avec leurs voisins sont ainsi deux fois plus nombreux que les autres (48 % vs 22 %) à déplorer une mauvaise isolation acoustique de leur logement.
Le défaut acoustique est d’ailleurs, après l’inconfort thermique, le deuxième plus fort sujet d’insatisfaction des Français en matière de qualité de leur logement (30 % d’insatisfaits au global vs 32 % pour le confort thermique).

Et cela se traduit très concrètement dans la vie quotidienne des Français, en particulier les occupants d’appartement. La majorité d’entre eux entendent épisodiquement la circulation (74 %), des bruits de conversations ou de rires (68 %), des fêtes et soirées (68 %), des disputes et des éclats de voix (54 %), des bruits liés aux enfants et aux bébés (58 %), les chasses d’eau et de lave-linge (58 %) des bruits d’animaux domestiques (47 %)… et 21 % entendent même les ébats amoureux de leurs voisins.

Sur le podium des bruits considérés comme les plus gênants, on trouve les fêtes et les soirées (32 % des occupants d’appartement se disent gênés) devant les éclats de voix (29 %) et la circulation (24 %).

Un facteur aggravant est évidemment la densité urbaine. Plus on habite une grande ville et plus on a de chances d’être réveillé la nuit, que les bruits viennent des voisins, de l’extérieur, ou de son propre logement. 77 % des Parisiens sont occasionnellement réveillés la nuit, 64 % des habitants de villes plus de 20 000 habitants, 54 % pour les villes de moins de 20 000 habitants et 45 % en zone rurale.

L'ancienneté du logement, premier facteur d'inconfort acoustique

Il existe une corrélation presque parfaite entre l’ancienneté du logement et le défaut d’isolation acoustique. Si les logements récents – moins de 10 ans – sont globalement bien isolés (seulement 17 % d’insatisfaits en matière d’isolation acoustique), le taux d’insatisfaction grimpe à 25 % pour les logements construits entre 1980 et 2007, et même à 40 % pour les logements de la période 1945-1979.

Avec une exception à la règle toutefois : les logements « très anciens », construits avant 1900, suscitent peu de critiques (seulement 22 % d’insatisfaction), sans doute en raison de la qualité des matériaux utilisés pour la construction de ces bâtiments.

« Ce que nous enseigne le Baromètre QUALITEL-Ipsos, c’est que la mauvaise qualité des logements, notamment des immeubles anciens, engendre des nuisances sonores très concrètes qui affectent le quotidien des français et leurs relations.
Heureusement, des efforts significatifs ont été faits depuis plusieurs années pour améliorer la qualité acoustique des bâtiments. QUALITEL est d’ailleurs la première à avoir défini des critères sur le confort acoustique, qui ont ensuite été repris dans la réglementation en 1996, permettant d’inscrire cette thématique parmi les préoccupations essentielles de la conception de logements neufs. Il est important pour l’avenir de consolider ces acquis qui ont fait progresser la qualité des logements et le confort de leurs habitants.

C’est donc principalement sur le parc de logements construits au XXe siècle qu’il faut agir, notamment en ville où, plus qu’ailleurs, les habitants subissent la « pollution » sonore, mais se plaignent également du confort thermique, de la qualité des matériaux ou encore de la ventilation.

Alors que le Plan de Rénovation énergétique de l’habitat va être mis en œuvre, il convient de rappeler que l’ensemble des caractéristiques d’un logement assurant confort et qualité de vie à ses occupants doivent être intégrées aux projets de rénovation. C’est l’un des enjeux majeurs de la qualité de l’habitat pour tous et une priorité nationale. QUALITEL continue ses travaux de recherche dans ce sens et va prochainement diffuser son guide de solutions à mettre en place pour améliorer l’acoustique dans le cadre d’un projet de rénovation. »

Bertrand Delcambre

L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française âgées de 18 ans ou plus et d’un sur-échantillon de 700 propriétaires d’un logement de moins de 10 ans. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, fonction de la personne interrogée). Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 29 mai au 6 juin 2017.

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